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Ma vie sans moi
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19 octobre 2009

Le naturel, le galop, tout ça...

Je pensais vraiment que j'y arrivais. Le sourire était affiché jusque dans mon cœur, la bonne humeur aussi et surtout, la positivité. LE truc dont j'étais incapable jusque là. Me dire "ouais ok, en ce moment c'est la merde mais regarde y a des putains d'avantages et ça c'est bon". C'est ce que m'ont toujours enseignés mes psys : le bonheur simple.

Un verre d'eau potable en ouvrant le robinet, la lumière à portée de clic et l'internet au bout du doigt. J'vais pas te mentir, ça me hérissait le poil ce genre de discours. Moi, l'eau potable j'en avais rien à foutre, c'était un droit. La lumière était bien assez chère pour qu'en plus, genre, j'aie à pédaler pour la produire et l'internet magique n'arrivait pas assez vite sur mon écran. J'étais une gentille adulescente née dans les années 70 qui voulait tout, tout de suite. Tout et son contraire. En même temps.

Et puis j'ai un peu réussi à voir autrement sans trop m'y forcer. A me dire que ouais ok le monde était peuplé de cons mais pas seulement. Que ouais ok j'avais pas assez de thunes pour toutes mes envies mais j'en avais déjà quand même un peu et que ouais peut-être la vie valait le coup d'être vécue parce qu'on en faisant des trucs super chouettes en attendant. Autant te dire que face au miroir des fois je ne me reconnaissais pas trop. Je voyais bien que j'avais changé et je l'assumais plutôt bien. La vie n'était plus une assiette de merde dont on mangeait une cuiller tous les jours mais un plat de cantoche qui valait toujours mieux qu'un plat d'hôpital, avec parfois des extras à la Fauchon.

Pourtant, je continue de souffrir. A la tête, au cul, au coeur, à l'estomac, aux ovaires, au pied, au cou et tout ce qui peut faire mal. En alternance ou cumulé. Et ça, il semblerait que ça soit un signe fort. Celui qui dit que j'y arrive pas. Que le verre d'eau potable je suis bien contente de l'avoir en tournant mon mitigeur en pensant à ces pauvres africains qui n'ont même pas d'irrigation dans leur village. Que la lumière doit manquer dans les yourtes dès la tombée de la nuit. Que l'invention de l'internet c'est quand même une sacrée chance pour parler à Sister de l'autre côté du globe et que Ravidavitchiou s'il avait internet il pourrait savoir si son frère est bien arrivé en Europe, s'il a pu obtenir un permis de travailler et s'il va pouvoir renvoyer un peu d'argent au village.

Et au final tu crois que ça me rassure d'être aussi mal alors que je suis une privilégiée? Nan. Et ça me donne plutôt envie de te dire de te barrer, loin, où j'en sais rien, si je savais j'y serais. Me donne envie de hurler à la mort de venir me chercher et d'arrêter ce cirque. Que j'ai essayé et que ça change rien. Rien. RIEN.

J'ai toujours mal au ventre, à la tête, à l'épaule ou ailleurs. Et je suis toujours un poids pour vous. Je l'ai bien compris. J'ai beau m'en excuser, j'ai pas réussi à changer. Et je vous le fais payer.

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