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Ma vie sans moi
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29 avril 2008

On n'est jamais trop prudent

Elle dit qu'on a tellement morflé avant qu'on veut tout prévoir pour tout anticiper pour nous blinder. Je crois qu'elle dit vrai.

Je ne laisse rien m'échapper et si par malheur ou ruse ça arrive ça me rend dingue. Je dois tout avoir anticipé, tout avoir prévu, tout avoir compris d'avance. Je dois prévoir qu'il pleuvra et que nous ne pourrons pas faire de la plage, je dois prévoir la maladie, le chagrin, le froid, la faim, l'amour, les rencontres, tout. C'est aussi pour ça que je ne supporte pas qu'on m'annonce un truc, parce que ça ne passe par moi et ma méthodique et légendaire organisation.

Je l'écoute m'écrire qu'on a tellement été ballotées qu'on veut du plat, du qui bouge pas, du sûr, du prévisible mais qu'on y meurt. Et pourtant.

Et puis j'en écoute une autre qui me dit de lâcher du mou, de laisser flotter, de laisser vivre. Encore une autre qui me parle de famille transposée alors que je parle juste de politesse et respect et une troisième qui n'hésite pas à me dire que là je fais chier, qu'il faut que je relâche. Ok. Soit. Admettons. Admettons que je me plante lamentablement comme une conne dans ma vision de la vie à deux, de la vie tout court. Admettons que j'ai des leçons à recevoir de gens tout aussi perdus que moi. Admettons.

Je ne peux pas laisser filer ni couler. C'est impossible. Parce que je l'ai déjà fait et on sait tous comment ça se finit. Par un truc qui t'arrive sur la gueule que t'avais pas prévu, un truc gros qui fait mal et que tu aurais peut-être pu t'épargner si tu avais été moins naïve, moins à regarder ailleurs, à laisser flotter. Alors c'est vrai que c'est pas parce qu'on est vigilant que ça ne heurte pas. Mais ça bousille moins. Tout est dans la capacité à se préparer. Et ça moi, je le fais.

Tous les jours je me prépare. A tout. C'est peut-être extrème mais tous les jours (ou presque) je me prépare à sa mort, à celle d'un autre, à l'accident, à la maladie, à la tromperie, à l'engueulade, à la rupture. Tous les jours je le matérialise pour avoir une idée de ce qui pourrait se passer et pour me rappeler combien tout ce que j'ai là c'est une chance. Sauf qu'il parait que se préparer c'est s'empêcher de vivre. Oui, peut-être, si vivre c'est se ramasser la gueule.

Je ne sais plus trop quoi penser ni comment agir. Vu le taux de nervosité qui s'empare de moi, je crois que je fais fausse route, c'est une possibilité ou alors ça n'est qu'une passade, que mes hormones injectées pour ne pas enfanter me font subir. A écouter les autres je fais fausse route. Je n'y attache que peu d'importance, c'est tellement facile de donner son avis depuis là où on se trouve, je le fais si bien moi-même.

Je rumine juste les mots de trop que j'entends, les jugements hâtifs qu'on peut me porter sur l'instant en oubliant que j'existe aussi autrement quand on ne me voit pas. J'encaisse (mal) qu'on me démonte ce que j'essaye de bâtir en me montrant du doigt. Comment pourrais-je croire en moi et m'aimer si on me dit que j'ai tout faux?

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